Le lien entre stress et mauvaise digestion
Les troubles digestifs font partie des inconforts les plus fréquents au sein de la population moderne. Qu’ils soient occasionnels ou quotidiens, une grande partie des gens ressentent des inconforts à ce niveau sur une base régulière. L’un des facteurs les plus communs des troubles digestifs étant le stress, voici un court article pour vous aider à comprendre comment il influence vos processus digestifs et quelques pistes de solution pour une meilleure digestion!
Comprendre les bases essentielles de la digestion
Le stress est l’ennemi numéro un de nos processus digestifs. C’est l’une des causes que je vois le plus souvent dans ma pratique chez les gens qui souffrent de divers inconforts liés à ce système. Avant même de songer à effectuer des diètes éliminatoires ou prendre une multitude de suppléments, c’est la gestion de stress qui devrait être au cœur de la prise en charge de ce genre de problèmes.
Pour comprendre le lien entre stress et digestion, il faut d’abord savoir que les processus digestifs sont régulés par notre système nerveux autonome (c’est-à-dire la partie du système nerveux qui effectue des fonctions biologiques sur lesquelles nous n’exerçons pas de contrôle, comme la respiration, le battement cardiaque, la digestion et la production d’urine ou de selles). Ce dernier possède deux voies d’activation : sympathique et parasympathique. Le système nerveux sympathique entre instinctivement en activation lorsque nous sommes exposés à une menace ou un stresseur. On résume son action par la phrase « Fight, flight or freeze » (combattre, fuir ou figer).
Quand cette voie est activée en réponse à une menace (un stress), tous les processus jugés comme non-essentiels à la réponse au danger (comme la digestion) sont alors interrompus puisque le corps est en mode survie. Les ressources énergétiques sont donc redirigées afin de pomper le sang vers le cœur et les muscles pour nous donner la force de fuir ou de combattre l’ennemi. Le pouls augmente, des sueurs et de l’agitation ou de la nervosité peuvent apparaître parce que l’adrénaline nous met aux aguets afin de nous protéger. Une fois la menace résorbée, le système nerveux est capable de passer en mode parasympathique, l’opposé du sympathique. On le résume par la phrase « Rest and digest » (repos et digestion). Son activation permet la détente, le relâchement, la récupération et la régénération de nos organes, la digestion, le sommeil… bref, tous les processus non essentiels à la survie immédiate, mais importants pour notre santé à long terme.
Le problème, c’est que notre organisme ne fait pas la différence entre une « vraie » menace (ex : un accident de voiture, une attaque) et des stress qui ne mettent pas notre vie en danger (ex : conflit familial, situation professionnelle tendue, retard au bureau, trafic). Dès que notre corps perçoit un danger sous la forme d’un stresseur, nous entrons en mode sympathique, ce qui inhibe nos processus digestifs. Je répète : lorsque le corps entre en état de stress, le système digestif est littéralement mis sur « pause ». Les sucs digestifs de l’estomac cessent d’être produits, la libération des enzymes par le pancréas est interrompue, la bile cesse d’être efficacement relâchée dans l’intestin par la vésicule biliaire. Le péristaltisme (mouvement inconscient des muscles du système digestif pour réaliser le transit intestinal) est aussi inhibé, puisque ce n’est évidemment pas le temps d’irriguer les muscles intestinaux ou stomachaux quand il faut pomper le sang vers les muscles pour faire face au danger! La faim aussi peut parfois être déséquilibrée, amenant soit une incapacité à manger (ventre noué par les émotions) ou une envie constante de grignoter (comme les processus digestifs ne sont pas efficaces, le corps continue à envoyer des signaux de faim puisque ses besoins nutritifs ne sont pas comblés adéquatement).
Si le stresseur survient occasionnellement, ça ne pose pas de problèmes en soi sur du court terme. Par contre, quand le stress devient chronique, c’est là que les débalancements digestifs deviennent de plus en plus importants, jusqu’à amener des impacts négatifs sur notre bien-être global. Combien de gens mangent dans un contexte stressant, lors de courtes pauses ou même en travaillant, les yeux rivés sur l’écran de leur ordinateur ou de leur téléphone, à regarder des nouvelles stressantes ou à poursuivre leurs tâches sans réellement prendre le temps de mastiquer et de se détendre? Si l’on est en train de penser à telle ou telle situation qui nous angoisse pendant l’heure du repas, ou que l’on mange une bouchée à gauche et à droite en effectuant d’autre chose, notre corps stressé inhibe les processus digestifs optimaux, ce qui favorise les inconforts et les déficits nutritionnels à long terme.
Si vous vous reconnaissez dans mes propos, la première solution pour véritablement faire une différence dans votre digestion, c’est de prendre le temps de ralentir et de vous détendre près des repas. Prenez trois à cinq grandes inspirations et expirations avant et après manger, mais surtout, essayez de vous consacrer pleinement à votre repas. Soyez présent, prenez le temps de sentir vos aliments et de bien les mastiquer. Ne travaillez pas, ne regardez pas votre téléphone ou les nouvelles. Soyez juste pleinement concentré sur votre repas. Votre corps vous en remerciera!
En parallèle, la gestion du stress dans votre quotidien sera plus que pertinente. Mon article complet sur la gestion de stress pourra vous renseigner davantage.
Bien entendu, une fois la base mise en place, il est possible de supporter la digestion à l’aide de plantes médicinales, comme dans ma tisane Digestion sur le piton! ou mes vinaigres nutritifs au pissenlit, au gingembre et ail ou aux fines herbes!